L’histoire comme maître de vie et de mort
VARSOVIE, Pologne, 26 avril 2023 /PRNewswire/ — « L’histoire est un maître de vie et, pour les Polonais, elle est aussi un maître de mort » – c’est ainsi que le Président de l’Institut de la mémoire nationale, Karol Nawrocki, a paraphrasé l’ancien proverbe lors de l’une des tables rondes du Congrès de la mémoire nationale qui s’est tenu à Varsovie du 13 au 15 avril 2023. Il a attiré 13 000 participants, dont 7 000 jeunes.
À la suite de la Seconde Guerre mondiale, la Pologne a perdu environ 12 millions de citoyens. De ce nombre, près de 6 millions de Polonais ont été assassinés, surtout par les Allemands, mais nous nous souvenons aussi des victimes des crimes soviétiques, comme ceux perpétrés à Katyń. Co-auteur du « Livre noir du communisme », Stéphane Courtois a déclaré au Congrès que « les Polonais ont connu une double occupation pendant la Seconde Guerre mondiale, mais le pacte germano-soviétique qui y a conduit fait l’objet d’une véritable lacune dans l’histoire et dans la mémoire européenne. C’est la principale cause des problèmes européens d’aujourd’hui, comme l’a bien révélé la guerre en Ukraine. »
Six autres millions de Polonais se sont retrouvés à l’extérieur du pays après avoir été déportés vers l’Allemagne et l’Union soviétique, forcés à émigrer ou en raison des mouvements de frontières.
Le vice-ministre des Affaires étrangères Arkadiusz Mularczyk a rappelé que la Pologne exige des réparations de l’Allemagne pour l’extermination des ressortissants polonais et d’autres crimes et destructions. Il a rappelé, par exemple, que « les Allemands ont volé 200 000 enfants polonais, ce qui n’a attiré aucun intérêt lors du Procès de Nuremberg qui s’est tenu après la guerre ».
Entre autres événements, le Congrès a été l’occasion du Festival international du film sur le totalitarisme « Échos de Katyn ». Les principaux prix ont été décernés au réalisateur letton Viesturs Kairiss pour son film « Janvier », et au réalisateur polonais Miłosz Kozioł pour son film « Capitaine Pilecki », à propos d’un Polonais qui s’est porté volontaire pour être emprisonné dans le camp de concentration allemand d’Auschwitz afin d’envoyer des informations sur ce lieu tragique.
L’Institut de la mémoire nationale a inauguré au Congrès une nouvelle exposition multimédia intitulée « Sentiers de l’espoir. L’odyssée de la liberté ». Elle montre la lutte des Polonais sur de nombreux fronts lors de la Seconde Guerre mondiale et le sort des populations civiles évacuées de l’URSS avec l’armée du général Anders, puis dispersées dans le monde entier. Lorsque l’Allemagne a envahi l’Union soviétique en 1941, Staline a accepté d’organiser parmi les exilés polonais une armée de près de 100 000 soldats qui ont été évacués par l’Iran. L’exposition sera présentée dans une cinquantaine de pays.
SOURCE Institute of National Remembrance