Une protection climatique efficace nécessite des solutions réalistes
- Les fabricants de remorques déposent un pourvoi devant la Cour de justice de l’Union européenne
- Demande d’abolition de l’outil de simulation VECTO-Trailer (Vehicle Energy Consumption Calculation Tool)
- Critique d’une méthodologie irréaliste et d’une application économiquement non viable des exigences en matière de CO₂
BERLIN et BRUXELLES, 16 septembre 2025 /PRNewswire/ — Huit fabricants de remorques poids lourds de premier plan ont déposé un pourvoi contre des articles clés du règlement (UE) 2024/1610 devant la Cour de justice de l’Union européenne. Ce règlement prévoit des objectifs contraignants de réduction des émissions de CO₂ également pour les remorques – bien qu’elles ne produisent pas elles-mêmes d’émissions. Les entreprises affirment leur engagement clair envers les objectifs climatiques de l’UE, mais mettent en garde contre les effets d’une réglementation déconnectée de la réalité: au lieu de réduire les émissions, l’introduction du règlement risque d’augmenter le trafic et les émissions globales.
Le groupement de ces huit entreprises avait déjà déposé un recours en annulation auprès du Tribunal de l’UE, qui l’a rejeté pour défaut d’intérêt individuel.
Réduction du CO₂: simulation contre réalité
Depuis le 1er juillet 2024, le règlement impose une réduction des émissions de CO₂ de 10 % pour les semi-remorques et de 7,5 % pour les autres remorques – sur la base de simulations réalisées avec l’outil VECTO-Trailer développé par l’UE. Si les objectifs ne sont pas atteints, de lourdes sanctions financières annuelles sont prévues à partir de 2030: 4 250 euros par véhicule et par gramme de CO₂ par tonne-kilomètre. Des estimations indiquent que ces sanctions pourraient à elles seules augmenter le prix des remorques jusqu’à 40 %, rendant leur vente économiquement non rentable pour de nombreux fabricants.
« Un outil qui simule des économies de CO₂ alors qu’en réalité plus de camions circulent sur les routes contredit les objectifs climatiques. Nous avons besoin de gains d’efficacité réels dans l’ensemble du système et non de pseudo-solutions modélisées. Le règlement, dans sa forme actuelle, menace non seulement les objectifs climatiques, mais également les sites industriels, la concurrence équitable et plus de 70 000 emplois », déclare Gero Schulze Isfort, porte-parole du groupement.
Les huit entreprises requérantes sont majoritairement des PME. Contrairement aux grands groupes, elles ne disposent pas de ressources financières ou technologiques illimitées pour amortir rapidement les charges réglementaires. Pour elles, ce règlement constitue une menace immédiate pour leur viabilité économique – avec des conséquences directes pour des milliers d’emplois dans l’industrie et les chaînes d’approvisionnement.
Techniquement infondé et économiquement insoutenable
Les fabricants critiquent particulièrement l’utilisation du modèle VECTO-Trailer. Celui-ci évalue positivement des améliorations théoriques apportées aux remorques – comme une hauteur réduite ou un poids inférieur – sans tenir compte des impacts réels sur le transport.
En pratique, ces mesures entraînent une diminution du volume de chargement, une augmentation des trajets à vide et une hausse du trafic, ce qui génère au final davantage d’émissions de CO₂.
Efficacité du transport menacée en Europe
Les fabricants soulignent que les remorques modernes offrent déjà des gains d’efficacité importants grâce à la légèreté de leur construction, à l’aérodynamisme, à l’optimisation de la résistance au roulement et à l’utilisation d’essieux directeurs, relevables et électrifiés.
Mais au lieu d’évaluer les progrès réels, la réglementation s’appuie sur des paramètres théoriques isolés, contraires à la logistique réelle.
« La protection du climat nécessite une réflexion globale. Ce n’est qu’en rendant toute la chaîne de transport plus efficace que nous pourrons réaliser de véritables économies de CO₂. » souligne Schulze Isfort.
Correction plutôt que dommages économiques massifs
Afin d’atteindre ces économies et d’éviter des dommages économiques, les fabricants demandent:
- La suppression de l’outil de simulation VECTO-Trailer.
- Un moratoire sur les sanctions tant que les objectifs restent techniquement inatteignables.
- La prise en compte des tracteurs zéro émission dans les objectifs de CO₂ applicables aux remorques (facteur de correction ZE Vehicle).
Les entreprises requérantes (Fliegl Fahrzeugbau GmbH, Kögel Trailer GmbH, Krone Commercial Vehicle SE, Langendorf GmbH, Schmitz Cargobull AG, Schwarzmüller GmbH, System Trailers Fahrzeugbau GmbH, Wecon GmbH) représentent plus de 80% des immatriculations annuelles dans les segments concernés en Allemagne et plus de 70% en Europe.
Elles soutiennent l’Accord de Paris et sont convaincues que la protection du climat ne peut être efficace que si elle est compatible avec la viabilité économique et la faisabilité technique.
Sans adaptation du règlement, plus de 70 000 emplois sont menacés. Les conséquences économiques et sociales pour l’Allemagne et l’industrie européenne seraient graves.
L’Association allemande de l’industrie automobile (VDA) partage les préoccupations concernant des objectifs de CO₂ irréalistes et inatteignables à l’échelle de la flotte. Elle estime également que la majorité des fabricants de remorques en Allemagne et en Europe sont menacés dans leur existence si le règlement (UE) 2024/1610 est appliqué tel quel.
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